PRENOM: Philippe
Date de naissance: 1950
Lieu de naissance: Bordeaux
Etudes: Lettres
13/04/2013, à Thouars (Deux-Sèvres)
1. QUEL ENFANT/ADO/JEUNE ADULTE
ETIEZ-VOUS ?
J'étais un
enfant unique habitant dans une grande maison où vécurent
quatre générations : mon arrière- grand-mère maternelle, mes
grand-parents maternels et mes parents. Chacun avait son étage :
moi, je vivais au premier avec mes parents et mon arrière-grand-mère
qui avait une énorme chambre où trônaient des statues de saintes
Vierges partout (rire).
Ensuite, autre
caractéristique, j'avais reçu une éducation religieuse (ce qui
nous ramène aux statues précédemment nommées) qui induisaient des
pratiques religieuses, comme aller à la messe le dimanche, le
vendredi saint... mais jamais de prière avant le repas par exemple.
La religion oui, mais à petite dose.
1959 - Philipe accompagné de ses parents et de son arrière-grand-mère paternelle
Malgré tout, ce
n'était pas une enfance solitaire parce que j'avais des cousins et
cousines que je voyais fréquemment : tous les dimanches, il y
avait un grand repas de famille préparé par ma grand-mère. Je n'ai
donc pas souffert de la solitude. Et puis j'étais encadré par des
adultes durant toute mon enfance.
Mon adolescence
est restée...
unique (rire).
J'étais solitaire (lié à la crise de l'adolescence?) : je
bouquinais énormément, donc je m'enfermais dans ma lecture, dans
mon monde, mais j'y étais bien. Tous les samedis, mes parents et moi
partions à la campagne, dans leur maison secondaire, et c'était
pénible. J'avais envie de leur dire « merde » !
(rire).
1958 - Philippe, son père, et leur 4 CV
Jeune adulte, en
1968, c'était l'explosion ! Qu'est-ce que j'ai pu m'amuser...
En tant qu'adolescent, j'étais dans un lycée de garçons. Et quand
je suis arrivé à la fac, c'était mixte. Avant 68, le lycée était
quelque chose de « casernal » : cravate, autorité ;
le jeudi on avait le droit de fumer une cigarette à la récréation
de 10h, ce qui faisait qu'on voyait une énorme masse de fumée
au-dessus du lycée (rire).
Quand j'étais en 7e
(CM2), j'étais dans ce que l'on appelait le « petit lycée »
où une cour nous était réservée, séparée du « grand
lycée » par une haie basse que l'on pouvait franchir sans
problèmes (mais cela ne servait à rien puisque le père Paintureau
nous surveillait - sur la photo ci-dessous).
A la fac, je me
suis amusé mais j'étais bosseur parce que j'aimais ce que je
faisais. Mais le seul regret que j'ai eu c'est qu'habitant Bordeaux,
je n'ai pas eu l'indépendance des autres étudiants de ma promotion
qui venaient des villes voisines ou de plus loin.
1964 - Philippe et sa mère
2. QUEL(S)
PROJET(S) AVIEZ-VOUS EN TETE ?
En 6e,
le premier projet que j'ai eu c'était de faire du théâtre. Sur la
fiche que l'on remplissait à la rentrée, à la question « quelle
métier envisagez-vous », j'ai noté « acteur de
théâtre ». Être pompier ou militaire ne m'intéressait pas.
J'ai rapidement
voulu faire des études de Lettres parce que j'avais envie d'être
professeur de français, je crois. J'aimais la matière et l'envie de
transmettre, de manière intuitive, me plaisait.
Quand j'étais à
l'école, à la place qu'occupèrent mes élèves quelques années
après, je voyais mes professeurs comme des vieux ! (rire).
C'était un lycée de centre-ville et ils étaient tous en fin de
carrière. La moyenne d'âge était de 50 ans ! Le seul
professeur jeune que j'ai eu, enseignait l'anglais. A titre
anecdotique, un jour, il sortit
du fond de sa poche un chausson appartenant à son fils ou sa fille :
il avait 25 ans et moi 17. Je l'ai recontacté il y a deux ans et il
n'en revenait pas que je me souvienne de lui.
1966-1967 - Lycée Montesquieu - classe de 1ère
Au-dessus de Philippe, se trouve le directeur actuel des Girondins de Bordeaux
3. QUESTION
SENTIMENTALE :
Leny Escudero - Pour une amourette (1966)
Dire « aimer »
est un très grand mot. Quand tu as 16-17 ans tu n'aimes pas, tu es
bien avec quelqu'un. Le fait d'avoir été dans un lycée qui n'était
pas mixte, t'oriente vers tes rencontres.
J'ai eu ma
première petite copine à 17 ans. Je ne sais plus comment elle
s'appelle, ni à quoi elle ressemblait, mais par contre je me
souviens qu'elle avait une belle maison (rire).
Mais ce n'était qu'une amourette. Ce n'était que de la camaraderie,
on sortait ensemble de manière « gentille ». Et après,
j'ai rencontré celle qui allait devenir ma femme, en 1967.
En matière
d'éducation sexuelle, mes parents n'ont pas été performants.
Mais cela correspond aussi à leur génération. On ne parlait jamais
du danger qu'était de mettre une jeune fille enceinte.
4. QUEL REGARD PORTIEZ-VOUS SUR VOS AIEUX ?
Je vivais avec
eux, j'avais une vie quotidienne avec mes grand-parents maternels.
Mes grand-parents paternels habitaient Bordeaux, dans une autre
maison. J'avais l'habitude de manger avec eux le jeudi. Il y avait
des soirées belote chez moi où mes deux grand-pères jouaient
pendant que mes grands-mères et ma mère discutaient et disaient du
mal de leur mari respectif (rire).
Ce n'était pas
des gens dont j'étais coupé, inabordables ;
ils faisaient partie de ma sphère. Ils parlaient de leur jeunesse,
de la guerre relativement proche, des deux guerres même.
J'avais un
grand-père maternel très généreux, c'était la bonté même. J'ai
eu des rapports affectifs très fort avec mes grand-parents
maternels : lorsque j'étais enfant, je ne suis jamais allé à
la crèche, ni chez une nourrice. C'est ma grand-mère maternel qui
s'est occupé de moi. Je les considérais comme mes parents, il n'y
avait pas trop de différences. C'était des adultes comme mes
parents. Et, de manière rétrospective, je crois avoir eu plus de
relations avec mon grand-père qu'avec mon père : je me
souviens qu'il m'emmenait à la piscine pour les entraînements, tous
les dimanches
il m'emmenait chez le coiffeur, chez un de ses copains de foot ;
il m'emmenait au stade, voir les Girondins (ça m’embêtai –
rire) :
à 11ans, il m'avait emmené au stade, avec ma cousine (13 ans), et
nous avait acheté des cacahuètes. Et devant nous, était assis un
homme, avec un chapeau, où l'on posait les épluchures dessus.
Aujourd'hui, il faudrait me payer cher pour aller voir un match de
foot (rire).
5. VOTRE PIRE/MEILLEUR SOUVENIR
Bien sûr, Il y a
le bac mais cela reste anecdotique.
Mon pire souvenir
reste le décès de mon grand-père maternel, de manière brutale,
à 68 ans.
Quant à mon
meilleur souvenir est que dès l'âge de 15 ans, j'allais toutes les
semaines au Grand Théâtre de Bordeaux. C'est ainsi que j'ai
découvert l'opéra.
6. AVIEZ-VOUS DE L'ARGENT DE POCHE ?
Je ne me rappelle
plus combien on me donnait. Je sais que quelque fois, je chapardais
dans le porte-monnaie de ma mère, comme tout le monde (rire).
J'avais de l'argent de poche mais je ne sais pas si cela c'était
institutionnalisé. C'était quelque chose de ponctuel.
En premier lieu,
je m'achetais des bouquins de poche. Ensuite des P4 (cigarettes),
comme je crapotais ça ne coûtait pas cher. Les disques coûtaient
relativement cher à l'époque, par rapport à l'argent que je
recevais.
1966 - Publicité de René Gruau pour Eau Sauvage
Philippe se rappelle de sa première "Eau Sauvage" qui tendait à "libérer l'homme" à la fin des années 1960. Et il y est toujours fidèle depuis 45 ans !
Dès l'âge de 17
ans, j'ai bossé pendant les vacances. Je me constituais un capital
que je dépensais par la suite en livres et en disques.
1967 - moniteur de la colonie de vacances BP (British Petroleum) en Dordogne
7. AVIEZ-VOUS DES LOISIRS ?
Il y a eu les
loisirs imposés et les loisirs choisis. Dans les loisirs imposés,
il y avait le basket (« ton
cousin fait du foot, toi tu feras du basket »)
pendant trois ans parce que j'étais docile : j'allais au match
le dimanche mais ça ne me captivait pas. Ensuite, il y eut la
natation, qui ne m'a pas non plus captivé. Et la musique : le
piano m'était imposé mais j'ai appris à l'aimer (grâce à Melle
Mérignac). Ma mère jouait du piano, il y avait un piano à la
maison, j'avais un oncle bon musicien ; donc cela faisait partie
de la culture familiale. Mon grand-père paternel
m'imposait d'aller chercher les champignons avec lui : je
regardais en l'air plus que par terre, et quand j'écrasais les
cèpes, il m’engueulait (rire).
Les soirées au
Grand Théâtre de Bordeaux furent le grand loisir de mon
adolescence. J'adorais aussi aller à la pêche aux écrevisses mais
je me faisais aussi engueuler
parce que je chantais et mon grand-père prétendait que les
écrevisses entendaient (rire).
juillet 1961 - Colonie de vacances près de Mulhouse, à Willer-sur-Thur, en Alsace
(Philippe est à droite)
8. AVEZ-VOUS
GARDE DES EFFETS PERSONNELS DE CES ANNEES ?
S'IL NE
FALLAIT EN GARDER QU'UN, LEQUEL ?
Quand je suis
parti vivre au Maroc, j'ai donné à ma cousine des caisses de
bouquins que j'avais achetés
depuis l'âge de 12 ans. Je pense avoir gardé mes bouquins de fac et
des microsillons avec la petite valise qui va avec. Mais le fait des
déménagements fait que j'ai gardé peu d'effets personnels de cette
époque. Quand tu as 15 ans, tu es peu matérialiste, tu ne te
projette pas, tu ne te dis pas « Ah
la la ! qu'est-ce que je serais content d'avoir gardé mon
scoubidou à 50 ans. » (rire).
9. UNE
HISTOIRE INSOLITE ?
En 5e,
durant un cours
de latin, un camarade de classe fut interrogé par notre professeur.
Il n'avait pas fait ses exercices et ne savait pas répondre aux
questions qu'on lui posait. Le professeur prenait des colères
titanesques ; il a pris
un livre, le jette et c'est moi qui le prend alors que j'étais à
l'autre bout de la salle. Le professeur était tout embêté mais
continue
son cour sans me demander comment j'allais. Et moi consciencieusement
j'avais fait mes devoirs, j'aimais le latin en plus, et il
m'interroge pour voir si j'avais encore toute ma tête (rire).
Je me souviens que la phrase était : « les
Horaces sont sortis indemnes du combat »
et je ne connaissais pas le sens du mot « indemne ».
J'ai sorti : « ils sont
sorti idem
du combat ».
Avec mon copain
Éric, un franco-danois aux belles vestes en tweed, on s'achetait des
stylos à encre et on grattait la plume sur une lime à ongle pour
arriver à user la plume afin de faciliter l'écriture. C'est lui
également qui amena une poule en amphi en fac de droit (rire).
10. UN FAIT
MARQUANT A GARDER SELON VOUS ?
Il y avait eu un
attentat à Bordeaux, en 1962. Un local avait été incendié à 100m
de chez moi et je me souviens que lorsque mes grand-parents jouaient
à la belote, ils abordaient les problèmes politiques et l'Algérie
les préoccupaient énormément.
Je me souviens
également très bien de la mort de Kennedy en 1963 : le
consulat des Etats-Unis était ouvert et les gens faisaient la queue
pour signer un cahier rempli de témoignages de sympathies. Je m'en
souviens d'autant plus que, lorsque j'avais 10 ans, il n'y avait pas
la télévision à la maison. Elle est arrivée chez moi l'année
suivante. Donc, jusqu'à l'âge de 11 ans, les infos passaient par la
radio. Et là, d'un seul coup, tu découvres le monde en images. Il y
en avait moins que maintenant, bien entendu, mais les rares images
que l'on avait étaient d'autant plus frappantes
par leur rareté. Et puis tu avais la Marseillaise le soir avant de
te coucher, lorsque les émissions étaient terminées.
11. ETIEZ-VOUS
IMPLIQUE AUX QUESTIONS SOCIALES DE L'EPOQUE ?
Il y en avait
peu. On était dans une société de plein emploi, de consommation.
Pour moi, avec le recul, il me semble que l'on vivait dans une « paix
sociale ». Est-ce que je ne voyais pas les problèmes ?
C'est possible. Mais je n'ai pas l'impression qu'il y avait des
problèmes comme on en rencontre aussi : le chômage, la misère,
le débat sur le mariage pour tous... que les gens avaient des
difficultés que l'on rencontre aujourd'hui. On était dans un
contexte économique favorable : mes parents n'avaient pas le
bac ; le seul à avoir le bac dans ma famille, avant moi, était
mon oncle.
Je me souviens
que l'entraîneur de basket me ramenait, après les matchs, le
dimanche soir à la maison. Lui, était impliqué de manière
sociale, ou humanitaire, puisqu'il rendait visite aux enfants de
l'hôpital de Bordeaux. Je me souviens y être allé plusieurs fois
avec lui et j'avais été impressionné la première fois parce que
c'était des enfants installés dans ce que l'on appelle des
« poumons artificiels » : sortes de sarcophages où
on les enfermait pour les aider à respirer. Je pense que si j'avais
eu 4-5 ans de plus, je me serais impliqué dans ce genre de visites.
12. QU'EST-CE QUI EST NOVATEUR A L'EPOQUE ?
Pour ma
communion, j'avais reçu un transistor, grand comme une boîte à
sucre, il avait un étui en plastique rouge.
J'avais aussi un
tourne-disques que j'ai usé jusqu'à la corde.
Mon père m'a
offert un magnétophone à bande pour mes 17 ans, avec lequel
j’enregistrais
des émissions de radio.
La télévision
bien sûr, la machine à laver sans essorage automatique, les robots
ménagers : je suivais les lames avec mon doigts, et un jour
arriva ce qui devait arriver, je me suis coincé le doigt dans une
lame. Et j'en garde encore aujourd'hui la cicatrice. J'avais le robot
qui pendait à mon doigt (rire).
Il a fallut prendre une tenaille pour arracher la lame.
1967 - Philippe en pleine "crise existentielle"
13. AVIEZ-VOUS
SUIVI LES MODES OU ETIEZ-VOUS INDEPENDANT ?
Je suivais la
mode mais pas quand j'avais 10 ans : mon arrière-grand-mère me
tricotait des chaussettes grises, sur lesquels il y avait deux bandes
rouge sur le côté, ainsi que des pulls.
A 15-16 ans, je
portais des pulls
shetland, des pantalons en flanelle, sur mesure que je faisais faire
par un tailleur. J'avais un oncle qui tenait un magasin de tissus et
tous les
ans j'avais le droit à un pantalon en flanelle. C'était agréable à
porter sauf quand il pleuvait (rire).
Mes parents
étaient très classiques
dans la manière de s'habiller, donc il fallait faire attention avec
les couleurs : mon premier shetland jaune poussin, j'en garde un
très bon souvenir.
1964
14. AVIEZ-VOUS
LA TELEVISION ?
SI OUI, QUE
REGARDIEZ-VOUS ?SI NON, COMMENT COMPENSIEZ-VOUS ?
Je n'ai pas
l'impression d'avoir pu choisir les émissions que je regardais. Mais
ça ne me dérangeais pas. On avait la télévision dans la salle à
manger. Jusqu'à l'âge de 14 ans, je m'étais installé un coin
lecture sous la table de la salle à manger (rire).
J'étais dans ma « cabane » avec des coussins, mes
bouquins de la collection Rouge &
Or et la télé en face de moi. Si
bien que je ne la regardais
pas.
En plus de ça,
la télévision ne m'a jamais vraiment passionné.
15. QUEL
CHANSON VOUS VIENT EN TETE A L'EVOCATION DFE CES ANNEES-LA ?
POURQUOI ?
Lucky Blondo - Jolie petite Sheila (1962)
Frank Alamo,
Sheila, Sylvie Vartan, Barbara... Je n'étais pas du tout Johnny
Hallyday, ni Beatles. J'aimais les airs mais je ne comprenais pas les
paroles, ça m'agaçait ! Je n'aimais pas le rock non plus.
J'étais plus chanson française. Finalement, j'étais hors-norme :
quand je disais à mes copains que j'écoutais Barbara, ils me
regardaient avec des grands yeux ahuris (rire).
16. A CONSEILLER
LIVRE :
je me souviens que j'avais du mal à lire Balzac, à me mettre
dedans. Je lisais pas mal de pièces de théâtre dont l'Alouette
d'ANOUILH, et le théâtre classique comme Phèdre.
Je le relis encore aujourd'hui avec
plaisir.
FILM: J'ai
du voir 25 fois West Side Story.
C'est un incontournable !
ARTISTE
EMBLEMATIQUE : en artiste de
variété Barbara, la soprano américaine Teresa STICH RANDALL et la
soprano autrichienne Gertrude GROB-PRANDL que j'avais vu à 16 ans
dans la Tétralogie
de Wagner.
17.
AVANTAGE(S)/INCONVENIENT(S)
L'avantage est
que tu te laissais porter par l'histoire et qu'à l'époque il n'y
avait pas de problèmes. Je vivais dans un cocon, d'autant plus que
si mes parents m'engueulaient j'allais voir mes grand-parents et
inversement. J'avais toujours une bouée de sauvetage.
L'inconvénient
pour moi était d'être fils unique parce que toute l'attention
tombe sur toi, notamment lorsque tu fais des bêtises. Tu ne peux
rien partager (même pas ta bêtise - rire).
J'aurais aimé avoir un frère ou une sœur, mais je ne n'en ai pas
souffert. C'était rare d'être fils unique.
18. AVEC LE RECUL, QUEL REGARD PORTEZ-VOUS SUR CES ANNEES ?
Un regard
bienveillant, mais j'ai préféré les années 1970 aux années 1960.
D'une part parce que je suis devenu autonome, indépendant :
quand je suis parti faire mes études à Paris, je me suis installé
dans une petite chambre mais j'étais heureux
1966 - Philippe et son père prennent la pose
19. UN CONSEIL A DONNER A LA NOUVELLE GENERATION ?
La
franchise, l'honnêteté et la sincérité
qui sont les bases essentielles
de tout rapport humain.
Dans les années
1960, il y avait le poids de la société qui devait « normaliser »
les relations avec les gens. Il y avait le « qu'en
dira-t-on », le « ça
ne se fait pas », le « ne
dis pas ça c'est pas bien »,
etc... Par exemple, tout ce que l'on faisait en Algérie, on ne le
disait pas ; on ne parlait pas non plus de la Seconde Guerre
Mondiale, c'était un sujet trop frais, trop récent, qui laissa des
marques profondes. Mais ça venait progressivement. L'essentiel de
tout rapport humain est de se dire les choses en face. C'est une
pensée profonde que j'ai toujours portée.
20. UNE QUESTION A ME POSER ?
→ Est-ce que
tu aurais aimé vivre dans les années 1960 ?
Je ne peux pas
émettre un avis subjectif puisque l'éducation que je me suis bâtie
concernant les années 1960, ne peut être qu'édulcorée.
Les médias, les ouvrages textuels, toutes les formes d'information
que nous avons sous la main aujourd'hui, ne nous montrent
qu'une part sans doute infime de ce qu'étaient
les années 1960 en France, ou même dans le monde. Je n'ai donc, en
majorité, que cette vision, même si j'essaye forcément d'aller
plus loin dans mes recherches.
Donc, pour tenter
de répondre à cette question je dirais oui puisque j'aurais aimé
connaître l'effervescence qui émanait de cette décade ;
effervescence qui a explosée
en 1968, mais c'est une bombe à retardement les années 1960. Donc,
« le début de la fin » se concentre au milieu des années
soixante, ou sans doute lorsque l'on crée le statut d'adolescent qui
permet à une minorité de gens de se faire entendre (d'une oreille).
J'aurais donc aimé y vivre mon adolescence.
Je remercie Philippe pour sa patience, sa gentillesse et sa bonne humeur. Il m'a également autorisé à publier ses photos, veuillez donc respecter les publications personnelles faites sur cet article.
LN
Je remercie Philippe pour sa patience, sa gentillesse et sa bonne humeur. Il m'a également autorisé à publier ses photos, veuillez donc respecter les publications personnelles faites sur cet article.
LN
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